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5 octobre 2008 7 05 /10 /octobre /2008 15:45
Non,non, le titre ne comporte pas une erreur d'orthographe ; Falange est en fait la version espagnole du mot "phalange". Ce terme désigne un parti politique que nous qualifierons de "fasciste" (même si certains historiens espagnols et même français se sont employés à démontrer qu'il n'avait rien à voir avec le parti fasciste italien).

Ce parti naquit en 1934 de la fusion de la Phalange espagnole , fondée par José Antonio (fils du dictateur Primo de Rivera) et des Juntes de Ofensiva Nacional Sindicalista (JONS). Il recruta beaucoup dans les couches les plus populaires (sur fond de crise économique). Ce parti se veut nationaliste, anti-marxiste et s'élève contre les excès du capitalisme. Comme le disait José Antonio : "Les maux de l'Espagne proviennent des divisions dues aux séparatismes locaux, aux divisions des partis politiques et à la lutte des classes. L'Espagne ne renaîtra que si elle s'unit pour accomplir une entreprise commune." Tout est dit... Groupe assez restreint, la Phalange multiplie les attentats individuels contre les membres de la gauche du Front Populaire. Au moment du soulèvement militaire du 18 juillet 1936, elle prit une part active aux côtés des "insurgés" malgré l'arrestation puis l'exécution de José Antonio (A ce sujet, on dit que Franco se serait vu proposer un échange de prisonnier mais qu'il aurait refusé et laissé exécuter José Antonio...). On peut d'ailleurs se demander si la Phalange se serait ensuite si facilement intégrer dans le parti unique franquiste si son leader avait encore était en vie mais nous n'allons pas refaire l'histoire.
Parmi mes dernières lectures, figurent "Les fosses du franquisme" d'Emilio Silva et Santiago Macia et "Les cimetières sous la lune" de Georges Bernanos. Ces deux livres mettent bien en évidence le rôle premier de la Phalange dans l'opération d'épuration qui s'est mise en place dès les premiers jours du soulèvement. La Phalange a ainsi fait  "le sale boulot" (et certains y ont mis une application particulière) : enlèvement, torture, exécution sommaire au bord des routes... Son rôle était de créer la terreur dans tout le pays.
Certains phalangistes, désireux de se battre furent envoyés en première ligne. Ils firent donc partie intégrante de l'armée "nationaliste".
Je ne résiste pas à l'envie de vous mettre l'hymne de la Phalange ainsi que la traduction du texte :

Texte en espagnol Traduction française

Cara al sol con la camisa nueva
que tú bordaste en rojo ayer,
me hallará la muerte si me lleva
y no te vuelvo a ver.

Formaré junto a mis compañeros
que hacen guardia sobre los luceros,
impasible el ademán,
y están presentes en nuestro afán.

Si te dicen que caí,
me fuí al puesto que tengo allí.

Volverán banderas victoriosas
al paso alegre de la paz
y traerán prendidas cinco rosas:
las flechas de mi haz.

Volverá a reír la primavera,
que por cielo, tierra y mar se espera. Arriba escuadras a vencer
que en España empieza a amanecer.

Face au soleil avec la chemise neuve
que tu brodas de rouge hier,
la mort me trouvera si elle m'emporte
et que je ne te revois plus.

Je serai aux côtés des camarades
qui montent la garde sur les étoiles,
l'attitude impassible
et qui sont, présents dans notre effort.

Si on te dit que je suis tombé,
c'est que je m'en serai allé au poste qui m'attend dans l'au-delà.

Ils reviendront victorieux, les drapeaux
au pas allègre de la paix,
et cinq roses seront attachées
Aux flèches de mon faisceau.

Il rira de nouveau le printemps,
que les cieux, la terre, la mer espèrent. Debout, légions, courez à la victoire,
qu'une aube nouvelle (amanecer) se lève sur l'Espagne.

La fin du chant se terminait toujours avec le bras tendu aux cris d'exaltation à l'Espagne nationaliste.

  • ¡España! ¡Una!

Espagne ! Une !

  • ¡España! ¡Grande!

Espagne ! Grande !

  • ¡España! ¡Libre!

Espagne ! Libre !

  • ¡Arriba España!

Debout l'Espagne !

Après ce texte grandiloquant, voici la musique !
Comme cela est annoncé en préambule, cette vidéo est un hommage à José Antonio (Je n'y suis pour rien !)

Place aux figurines !!
Ce point historique me semblait nécessaire afin de satisfaire la curiosité de ceux pour qui l'histoire de l'Espagne comporte encore quelques zones d'ombre...
Comme à mon habitude, avant de vous montrer les figurines, je vous gratifierai d'un point uniformologique (si vous êtes trop préssés de voir les figurines allez plus bas...)
Le phalangiste se caractérise par sa chemise et son calot bleus mais en 1937,  sa chemise bleue, trop voyante, sera remplacée par une chemise vert kaki dont le col et les épaulettes seront bleues. On trouve aussi des vestes ayant les mêmes caractéristiques.
Les guêtres sont soit bleues (bandes molletières) soit vert kaki. Les phalangistes portent l'écusson de la phalange (les flèches et le joug) sur le coeur...

Le chevron blanc sur le bras gauche et sur le côté gauche du calot indique que le soldat a combattu en première ligne.

Chez les officiers, on note la même évolution de l'uniforme. Ils se distinguent, outre les marques classiques de grade par un galonnage du calot rouge et blanc alors que celui de la troupe est blanc ou rouge.

Pour réaliser ces troupes, j'ai utilisé des figurines d'infanterie régulière Irregular Miniatures. En effet, cette firme ne propose pas de référence spécifique pour l'infanterie de la Phalange. 

L'unité se compose de 5 plaquettes dont 1 de commandement et une de soutien léger. Comme vous le constaterez au premier coup d'oeil, j'ai mélangé l'uniforme "traditionnel" à celui de 1937. Cela donne un aspect plus varié à cette unité. Cette volonté de varier les tenues m'a amené à effectuer quelques transformations.



















Au premier se trouve la même référence. Celle de gauche a subi des transformation ( suppression du bas de la veste et remodelage du pantalon, "retroussage" des manches > j'ai en fait limé les manches de la veste et j'ai créé un manchon à la peinture pour donner l'effet de manche retroussée). A cette échelle, beaucoup de transformation peuvent être obtenue rapidement et à l'aide de la peinture.

Même chose ici (sauf que la couverture est d'origine. J'ai dû la contourner...).




Le drapeau a été trouvé sur internet (Google images > "bandera falange") puis imprimé à la bonne taille. J'ai rehaussé le rouge à la peinture.

























L'officier était initialement couvert d'une casquette. Un coup de cutter et le voilà tête nue... Un peu de milliput et voila un calot tout neuf ! Le reste n'est plus qu'une histoire de peinture (le gland a été fait à la peinture). J'ai voulu faire le galonnage rouge et blanc pour qu'on identifie bien l'officier... Y a des malades !



















C'est ici que se termine cet article. Merci pour votre passage (Gracias companeros ultrapirineos ! )

A bientôt

Philippe
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commentaires

G
Bonjour,je vous remercie de votre reponse,bravo pour vos figurines ,elles sont bien reussies,bonne continuation.
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G
Grande est mon admiration pour Jose Antonio Primo de Rivera il avaitv comme ont dit dans les paras de la gueule.Arriba España.
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E
<br /> <br /> Je vous laisse la responsabilité de vos propos. Ce blog n'a pas vocation, selon ma conception, à exprimer mon admiration pour tel ou tel personnage. Je souhaite juste partager ma passion pour les<br /> figurines historiques sans arrières-pensées.<br /> <br /> <br /> Belle journée<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Je ne veux pas polémiquer. Juste un mot, Manuel Azana, n'est entré au gouvernement, qu'en 1931.<br /> <br /> Pour Franco, les provinces certaines avaient demandé l'indépendance. C'est l'opération de Franco, qui à ramené l'unité natonale.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> <br /> d<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Voici, quelques points, qui à mon sens ne sont pas contestés.<br /> <br /> On ne peut pas nier, que les brigades internationales étaient communistes, puisqu'elles étaient dirigées par les soviètiques, qui en étaient l'état-major, et les instructeurs militaires.<br /> <br /> On ne peut pas nier, que la seconde république, proclamée le 14 avril 1931, suite aux élections minicipales du 12 avril, ne fut bien sûr, qu'un coup d'état, et une subversion de l'ordre<br /> constitutionnel. cette république, est donc complètement illégitime, et de plus, les antimonarchistes n'obtenaient dans ces élections, que 40 %.<br /> <br /> Vous dites, "Le Front Populaire a été élu démocratiquement!" Mais, vous oubliez de dire, que le mode électoral avair été modifié pour les besoins de la cause. De plus, je ne vous parlerai pas des<br /> fraudes. D'autre part, vous n'êtes pas sans savoir, que la démocratie n'existe pas, que se sont les médias, qui forment l'opinion publique, surtout dans un pays comme l'Espagne qui, à cette époque<br /> compte un grand nombre d'analphabètes. J'ajouterai, ici, que quelquefois, le peuple serait bien inspiré d'écouter plutôt ses savants et son élit, que d'écouter la démocratie.<br /> <br /> On ne peut pas nier, également, que cette répubique Espagnole, était loin de faire l'unanimité. Car de 1931 à 1936, ce sont 16 gouvernements qui se sont succédés.<br /> <br /> Je vous rappelle, qu'en septembre et octobre 1934. C'est le gouvernement de la république, qui fit appel à l'armée pour rétabir l'ordre, et mater dans le sang les insurrections, qui avaient<br /> éclatées dans plus de 20 provinces.<br /> <br /> Après les législatives du 16 février 1936, sans attendre les décisions gouvernementales, les insurrections recommencèrent. les prisons furent prises d'assaut, 30.000 prisonniers de droits communs<br /> et les condamnés de 1934 furent libérés. Dans toute l'Espagne, commencèrent les grèves, dans les campagnes les ouviers occupaient les domaines des grands propriètaires, un peu partout; les églises<br /> et les couvents brûlent, on massacre les gens,les religieux, ceux qu'on croit riches ou opposants etc.<br /> <br /> Non! Je continue de penser, que Franco, a été le sauveur de l'unité espagnole, que sans lui, il n'y aurait plus d'Espagne.Je pense,que cela sera un jour admis par tous, quand les passions seront<br /> définitivement apaisées.<br /> <br /> L'histoire de l'Espagne, ce n'est pas l'histoire de mon pays, donc, l'intérêt me manque pour aller au fond des choses, en interrogeant les survivants de l'époque. Ce que je dis ici, n'engage que<br /> moi. Je ne détiens pas la vérité, pour pouvoir raconter l'histoire de cette époque. Et, de plus, les histoires ne sont pas l'histoire. Pour parler de l'histoire, il faut beaucoup de recul, beaucoup<br /> d'analyses, et, surtout, ne pas se référencer aux livres d'histoires. Il ne sont jamais impartiaux, et, ne sont souvent, que des falcificateurs de l'histoire. Il faut le faire, avec des documents<br /> de l'époque, et de tous les bords. Qui eux seuls racontent les événements au jour le jour. C'est à dire qu'il faut remonter aux sources.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> <br /> Difficile effectivement de rester impartial sur ce sujet (même si ce n'est pas l'histoire de mon pays). Our ma part, je ne répondrai pas à vos propos par ce blog n'est pas un blog politique (je<br /> laisse néanmoins votre commentaire car je n'ai pas l'habitude de censurer... Sans doute une vieille habitude désuète aux relens démocratiques...). Pour ma part, je prend pour ce qu'ils sont les<br /> témoignages des contemporains et je préfère me référer aux écrits de Bartolomé Benassar et Robert Paxton ou encore Guy Hermet, de vrais historiens.<br /> <br /> <br /> Quant aux historiens (dont j'ai eu l'honneur de suivre leur enseignement pour certains)ils ont toutes ma confiance... Quand on remet en cause la compétence des universitaires, ne cherchent-on pas<br /> à réécrire des pans de l'histoire... Et l'histoire n'est elle pas un élément constitutif de la démocratie...<br /> <br /> <br /> Juste une remarque : le poids des médias dans une espagne avec beaucoup d'analphabétisme me semble relatif... Manuel Azana avait décidé de lutter contre l'obscuratisme en développant<br /> l'instruction publique. Nombre d'instituteurs, tombés aux mains des "franquistes", l'ont payé de leur vie...<br /> <br /> <br /> Quand à la légitimité de la démocratie espagnole... je laisse le soin aux historiens de répondre.<br /> <br /> <br /> Qaunt à dire que Franco a sauvé l'unité espagnole, je dis "non" ! Comment peut-on affirmer cela quand le pays s'est vidé d'une partie de sa population... Je pense pour ma part que c'est Juan<br /> Carlos qui a sauvé cette unité ; je dirai même (au vue de mes lectures objectives) qu'il l'a restaurée.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> De plus vous dites, que Franco aurait pu sauvez José-Antonio, je connais. Mais, cela n'a jamais été prouvez.<br /> <br /> <br />
Répondre
E
<br /> <br /> Certes mais on sait bien que Franco a cherché à évincer toutes les personnalités qui auraient pu lui faire de l'ombre. Je pense (mais attention je refais l'histoire...) que si José Antonio<br /> n'avait pas été exécuté, on aurait peut être assisté à une autre guerre civile... Histoire fiction attention...<br /> <br /> <br /> <br />