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4 juillet 2008 5 04 /07 /juillet /2008 21:27
     
      Bonjour à tous, un petit billet pour vous infomer que le n°2 de Vae victis Thématique est sorti ces jours-ci et qu'il est consacré à la période napoléonienne.
      La part belle est faite aux figurines plastiques et au 15mm. Je vous recommande un article consacré aux Polonais sous l'Empire si chers à notre ami Patrice qui a d'ailleurs l'honneur de voir son blog figurer dans les références bibliographiques (bravo Môssieur Patrice ! ).
      Bonne lecture et à bientôt.
      Philippe
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2 juillet 2008 3 02 /07 /juillet /2008 20:43
    Etant instituteur ou plutôt "professeur des écoles" et de surcroit directeur, le temps me manque quelque peu en ce moment pour peindre et alimenter mon blog. J'espère que le carré des fidèles ne m'en tiendrapas rigueur. Heureusement, les vacances approchent et, même si j'ai prévu des travaux, j'espère avancer mes travaux figurinistiques (si le mercure ne monte pas trop haut ! ).
    Ce petit billet vise à attirer votre attention sur deux publications si, comme moi, vous vous intéressez à la campagne de la Péninsule (ibérique bien sûr).
Le "Tradition" n° 238 de juillet-août propose un article intéressant sur la bataille de Medina de Rioseco ainsi qu'une série de pages consacrées aux officiers généraux de l'armée britannique. On y découvrira aussi une double page consacrée à l'infanterie française en Espagne (uniquement des généralités...). Un dossier traitant de la cavalerie légère mérite aussi le détour.
Gloire & Empire n°19 propose un numéro spécial Napoléon en Espagne 1808-1809. On y retrouve le contexte historique, le descriptif des opérations, etc. A l'honneur, les batailles de Tudela, Somosierra et la Corogne. J'attire votre attention sur un article qui vous permettra de découvrir Patrick Courcelle dont j'admire particulièrement le travail. Voici un exemple de son travail pour ceux qui ne le connaîtraient pas.





































A très bientôt.
Philippe

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 20:41
    Dans son dernier commentaire sur l'article "Les chasseurs de montagne". Patrice, pour ne pas le nommer, écrivait : "Nous sommes gâtés ces derniers temps après les canaris voici les chasseurs de montagne et en plus des uniformes rarement présentés sur la toile. Mais ne manque t-il pas les OURS en arrière plan ? [...]". Alors que j'étais en train de peindre une unité d'infanterie anglaise, ce commentaire m'a donné l'idée soudaine de réaliser un petit diorama pour lui répondre.
    En cherchant dans mes tiroirs, j'ai retrouvé un ours et un ourson que je destinais initialement à une saynète sur Gaston Fébus. Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Gaston III de Foix-Béarn dit Fébus était un puissant seigneur du XIVème siècle qui eu la bonne idée de ne pas trop se "mouiller" durant la Guerre Cent Ans, ce qui lui permis d'éviter trop gros dégâts dans son comté de Foix et vicomté de Béarn. En plus d'être un fin diplomate, c'était un amoureux de la chasse et la légende veut qu'il soit mort au cours d'une chasse à l'ours. Sa passion l'amena à écrire un livre de chasse magnifiquement illustré et conservé aujourd'hui à la Bibliothèque Nationale de France.

   



















                           Fébus et les chasseurs
















   
    Cette paire d'ours vient donc de connaître une "ré-affectation" pour prendre place dans un petit diorama dont l'unité de lieu est les Pyrénées et l'unité de temps l'année 1810.
    La scène représente une femelle défendant son petit contre un carabinier du 4ème bataillon d'Isembourg. Divers titres me sont venus à l'esprit notamment : "Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué" ou "Pas de nouveau bonnet d'ourson pour l'instant". Si vous avez d'autres idées, faites les nous partager.
    Voici une première vue que je qualifierais de "générale".
Le décor
J'ai choisi de donner une teinte grise aux rochers afin que les ours soient suffisamment visibles. Une dominante marron les aurait noyés dans le décor. Ces rochers sont réalisés en polystyrène extrudé. Après les avoir sculptés, je les ai collés à la colle blanche. J'ai ensuite appliqué un enduit de rébouchage sur toute la surface sauf sur la masse rocheuse située à droite sur la photo. J'ai ensuite ajouté de la litière pour chat pour simuler quelques éboulements. Une fois l'ensemble sec, j'ai passé une base noir acrylique. Sans attendre la fin du séchage, j'ai brossé en gris foncé, puis en gris clair puis au blanc pur. J'ai ensuite posé des touches de terre d'ombre brûlée, de vert, d'ocre pour éclaircir un peu l'ensemble.
    Petite précision, les "personnages" ont été mis en place avant l'application de l'enduit afin de noyer les socles. Les ours ayant des socles assez épais, j'ai creusé le polystyrène pour les y insérer.
    Ce diorama fait 11,5 cm X 9 cm. J'ai placé les ours un peu en hauteur afin de renforcer l'impression de fuite éperdue de notre carabinier qui, sous le coup de l'émotion, en a perdu son fusil (Cherchez bien et vous le trouverez).
    Une deuxième vue où l'on voit peut être mieux le "dénivelé".

    La photo a été prise de dessus. Elle permet de bien situer les protagonistes les uns par rapport aux autres. Le carabinier a "chaud aux fesses"...
Les personnages
Les dernières photos sont des gros plans sur l'ours et sur le carabinier. Pour peindre l'ours, j'ai d'abord passé une base noir puis brossé en terre d'ombre brûlée puis en terre d'ombre naturelle et j'ai terminé par un léger brossage blanc. J'ai ensuite peint la truffe en noir, les yeux et j'ai passé un peu d'ocre-gris sur les griffes. Je ne me souviens plus de la marque de ces figurines achetées dans un magasin de Jeux de rôles il ya dix ans (peut-être Mithril ou Rall Partha ? ).

    Le carabinier appartient donc au 4ème bataillon du bataillon d'Isembourg. Ce régiment se distinguait par son uniforme "bleu laiteux". Dans ses "Mémoires d'un mort", le capitaine J. C. Freidrich indique qu'il avait préféré entrer au régiment d'Isembourg plutôt qu'au régiment de la Tour d'Auvergne à cause de la seule qualité supérieure de l'habillement.
    Ce bataillon s'est surtout illustré par son nombre de déserteurs et son manque d'enthousiasme durant la campagne d'Espagne. Le Docteur Sarramon indique que ce bataillon était composé de diverses nationalités dont 60 Espagnols... (sur 992 hommes). Il faut en arriver à fusiller les déserteurs repris pour restaurer un peu d'ordre (très provisoirement puisque ces désertions sont le lot quotidien du bataillon...). Le chef de bataillon Debons a dû passer des nuits blanches ! Comme quoi l'uniforme  ne fait pas le soldat. En 1811, le régiment d'Isembourg devient le 2ème étranger mais à cette époque la majeure partie des effectifs est en Italie.










































Je retourne maintenant à mes Anglais. A plus tard.
Philippe
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6 juin 2008 5 06 /06 /juin /2008 00:00
         "Montagnes Pyrénées, vous êtes mes amours, oui mes amours ! " (Chant Pyrénéens pour notre ami Alain)


     Historique
     Le décret du 6 août 1808 crée 34 compagnies de miquelets appelés "Chasseurs de montagne" afin de protéger les populations et leurs biens dans les Pyrénées. Ces troupes auront donc pour mission de surveiller la frontière entre la France et l'Espagne afin de prévenir toute invasion mais aussi d'assurer la libre circulation des troupes, des convois de prisonniers et de matériels à travers les cols et les vallées pyrénéens.
    Les soldats sont recrutés dans les départements pyrénéens (Pyrénées orientales, Ariège, Haute-Garonne, Haute-Pyrénées, Pyrénées Atlantiques) et font partie soit des gardes nationales soit des soldats réfractaires. Ces derniers se voient offerte l'occasion de se "racheter" en servant dans les chasseurs de montagne avec l'assurance  de ne servir que sur le territoire national. L'Histoire montrera que cette promesse se sera pas tenue.
    A leur création, les 34 compagnies alignent 5032 hommes. En 1810, on n'en compte plus que 4465. Les compagnies sont regroupées en bataillon avec en moyenne 8 compagnies par bataillon. En 1811, le nombre de bataillons se fixe à 3 au lieu des 8 théoriques.

    Les chasseurs interviendront en Espagne notamment pour surveiller la route reliant Pampelune à Saragosse. En Peninsule, les désertions seront nombreuses. Par exemple, le général Wouillemont, qui part pour le Haut-Aragon avec 3000 chasseurs au début de 1809 n'en aura plus que 700 à son arrivée... Mais petit à petit cette unité va se structurer. Les chasseurs ariégeois seront les plus remarquables. Sous les ordres du capitaine de Roquemaurel ils disperseront plusieurs bandes de guerilleros en 1809. Suchet demandera la croix de la légion d'honneur pour ce capitaine méritant.
    Les chasseurs de montagnes livrèrent bien d'autres combats mais leur caractère marginal les rend difficilement identifiables.
    Les chasseurs de montagnes seront finalement dissouts en décembre 1813 et leurs effectifs seront reversés dans les 116ème régiment de ligne, 4ème et 25ème légers.

L'uniforme
    Difficile d'employer le mot uniforme au singulier lorsqu'on parle des chasseurs de montagne. Le drap brun reste la base de l'uniforme. Les distinctives so
nt bleu ciel. La coiffure des hommes est un shako noir sans ornement avec une plaque blanche à aigle ou en losange.  L'habit connaît des variantes : revers, parements et collet bleu ciel pour certains, col brun passepoilé de bleu (voir de rouge) pour les autres. Il semble même que beaucoup de chasseurs aient porté des vêtements civils comme le montre cette demande du général Wouillemont datée du 24 mars 1809 et qui réclame " au moins les capotes et les shakos absolument indispensables pour couvrir les haillons villageois des trois quarts de mes hommes". Le groupe de reconstitution du "3ème chasseur de montagne" rend parfaitement cette disparité parmi ces troupes.











Uniforme règlementaire avec bonnet de police

















Peut-on encore parler d'uniforme ????























Les figurines
    J'ai utilisé comme base de l'infanterie légère 28mm (ai-je besoin de citer la marque ???).
Afin d'introduire un peu "d'originalité" dans cette unité, j'ai transformé quelques figurines et j'ai tenté de rendre la disparité de tenue en changeant la couleur des guêtres, des pantalons, du col.

> Formation en ligne

> Formation en colonne
    Jetez un coup d'oeil aux guêtres...
> Voltigeurs
Le colback fait partie des éventualités données par El Guil
> Carabiniers
Le "carabinier" se trouvant au centre de la photo avait, initialement, la même attitude que le voltigeur situé juste au-dessus. Pour faire de ce soldat un bon montagnard, je l'ai armé d'une bâton de marche en ayant préalablement modifié la position de son bras.

> Officier et soldat
A l'origine, l'officier était un simple chasseur ayant l'attitude du "carabinier" évoqué ci-dessus. Je lui ai redressé un peu le bras et j'ai ajouté un sabre. Le problème qui s'est posé à moi est que je devais lui mettre un plumet. En fouillant mes fonds de tiroir, j'en ai retrouvé un. J'ai dû fixer d'abord une tige de métal, percer la base du plumet (l'étape la plus délicate) et coller celui-ci solidement. Il suffit parfois de peu de chose pour avoir une figurine que personne d'autre n'a.

    Pour l'anecdote, j'ai peint ces figurines alors que j'étais en vacances dans les Pyrénées ariégeoises. J'ai intégré dans les socles des "petits cailloux" ramassé lors d'une ballade...  Ambiance, ambiance...

Merci pour votre visite et à très vite !
Philippe


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5 juin 2008 4 05 /06 /juin /2008 20:11


        Mais non, ne vous inquiétez pas, mon blog n'est pas devenu un lieu de rencontre pour les ornithologues du coin. Derrière le titre de ce nouvel article se cache les fantassins du bataillon de Neuchâtel. En effet, nos vaillants Suisses se retrouvèrent en péninsule ibérique entre 1810 et 1812. Comment cela se fait-il ?
    En 1806, la principauté de Neuchâtel passe sous domination française et se trouve "gouvernée" par le maréchal Berthier. Le maréchal Berthier fait partie du "carré des fidèles" de l'Empereur et sera couvert d'honneur : maréchal, grand-veneur,
grand-aigle de la Légion d’Honneur, major général de la Grande Armée, vice-connétable,prince de Wagram. En 1808, Berthier prend la tête des troupes stationnées en Espagne  et  ses fidèles "sujets" prendront bientôt la même direction.








    Mais quel rapport avec les canaris me direz-vous ? Le bataillon de Nechâtel a-t-il été envoyé en mission sur cette île aux pullulent de charmants volatiles ? Que nenni ? Alors ???
Et bien regardez l'illustration ci-dessous et vous trouverez la réponse par vous même...
Et oui ! C'est à cause de la couleur de leur uniforme !

    Les "canaris" partent donc en Espagne en janvier 1810, après un petit "séjour" en Autriche. Pour du changement c'est du changement. Direction Burgos via Bayonne ("En avant, poussez, poussez, les avants de Bayonne, en avant poussez, poussez les avants bayonnais"... C'est pour mon ami Alain...). Ils stationnent finalement à Salamanque. Ils rempliront des missions d'escorte et de lutte anti-guerilla. Les Suisses feront preuve de leur bravoure au Portugal à Aldeia Da Ponte le 27 septembre 1811 dans le cadre de l'opération visant à libérer Ciudad-Rodrigo de l'emprise britannique. Il participe à l'attaque de l'armée anglaise qui se replie. Ce sera la seule bataille livrée par les Neuchâtelois en Espagne.
Pour mieux situer les événements voici deux cartes. Vous pourrez repérer sur la première Salamanque et Ciudad-Rodrigo. Sur la deuxième, je vous ai indiqué approximativement la localisation de Aldeia Da Ponte (Ciudad-Rodrigo se trouve sur les deux cartes).
































L'unifome des canaris :
    Pour peindre mes figurines, j'ai utilisé deux sources :
- une planche trouvée sur histofig.com
- les illustrations tirées d'un livre déjà cité sur mon blog de F. G. Hourtoulle : "Soldats et uniformes du Premier Empire".
    Les chasseurs, les compagnies de carabiniers et de voltigeurs portent l'habit jaune. Les épaulettes et les plumets servent à les différencier :
- épaulettes blanches pour les fusiliers, rouges pour les carabiniers et vertes à tournantes jaunes pour les voltigeurs.
- les fusiliers portent un pompon blanc alors que les voltigeurs portent un plumet vert. Pour les carabiniers, on trouve soit le shako à plumet rouge, soit le bonnet d'ourson sans plaque, ni ornements.
- Les dragonnes des briquets suivent les mêmes règles.

    Pour le tambour, les deux sources donnent un habit bleu type livrée impériale. Aucune source ne semble disponible sur ce sujet avant 1812.

Les figurines :
    J'ai utilisé des figurines 28mm Wargames Foundry d'infanterie légère. J'ai dû ajouter les plumets aux voltigeurs. Pour cela, j'ai percé le pompon initial et j'y ai inséré une petite tige métallique. J'ai ensuite "habillé" la tige à l'aide de pâte milliput. Pour les carabiniers, la figurine existait (quelle chance ! ).
    Comme à mon habitude, je commencerai par une vue générale du bataillon avant d'entrer dans le détail.


Les compagnies d'élite :
> Les voltigeurs déployés

















>Les carabiniers montant à l'assaut :

Officier et tambour

Merci pour votre visite. Au plaisir de lire vos remarques.
A la prochaine.
Philippe




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31 mai 2008 6 31 /05 /mai /2008 13:50
UNIFORMOLOGIE
 En 1803, le "Bataillon des Matelots de la Garde Consulaire" est créé. Un an plus tard, il devient le "Bataillon des Marins de la Garde Impériale".
 
En petite tenue, le marin porte un pantalon et une vareuse à 2 rangs de boutons bleus. Notez que le pantalon se porte par-dessus les guêtres. Chaque marin est armé du fusil avec baïonnette et d'un sabre dont le ceinturon se porte en baudrier. Une plaque  frappée d'une ancre de marine est fixée sur le baudrier.
Le shako est celui de l'infanterie avec une cocarde tricolore fixée au centre (alors qu'au départ elle était fixée sur le côté) et surmontée d'un pompon orange. Il est aussi orné d'un cordon de la même couleur.  La giberne porte une aigle impériale.








En grande tenue, le shako est surmonté d'un plumet rouge. La vareuse devient un dolman orné de brandebourgs oranges. Le col et la partie inférieure du dolman sont passepoilés d'orange. Les parements des manches sont rouges passepoilés d'orange. Le pantalon est agrémenté de noeuds hongrois. L'illustration ci-contre est un mélange de la petite et de la grande tenues...









Les officiers portent le bicorne en colonne. Le trompette se distingue de la troupe par la couleur bleu ciel de son uniforme.

photo prise sur le site du "Cimier"

LES MARINS EN ESPAGNE

Le passage de marins de la Garde en Espagne sera à jamais associé à la bataille de Baïlen. Le mois de juin 1808 va voir le déroulement d'une bataille qui montrera à l'Europe entière que les troupes impériales ne sont pas invincibles. Cela encouragera le peuple espagnol à se lancer dans une guerre sans relache contre l'envahisseur français. Plutôt que de me lancer dans un résumé de cette bataille, je préfère laisser la parole à un témoin de cet événement :  le Docteur Treille, qui était attaché à l'ambulance de la 1ère division.

Général Pierre Dupont de L'Etang, 1765 - 1840 "Le 17 juin 1808, la division Dupont, forte d'environ neuf mille hommes de toutes armes, partit d'Andujar. Le 18, vers trois heures du matin, la tête de la colonne, arrivée à peu près à une lieue de Baylen, rencontra l'ennemi. Il nous fallut manœuvrer et combattre dans un cercle d'une lieue et demie de diamètre, les hauteurs étant partout couronnées de bataillons de volontaires espagnols qui, ce jour-là, montrèrent de la résolution ;

Notre petite armée avait plus de bagages qu'une armée de 150,000 hommes. De simples capitaines et des civils assimilés à ce grade avaient des carrosses à quatre mules. On comptait au moins cinquante chariots par bataillon ; c'étaient les dépouilles de la ville de Cordova. Nos mouvements en étaient gênés. Nous dûmes notre perte à la cupidité des chefs.

A onze heures du matin, on capitula : il fut réglé que la division entière serait dirigée sur Cadix et y serait embarquée pour rentrer en France.

L'ambulance française avait été établie à la ferme de Rombar : on peut dire que c'était sur le champ de bataille même, les lignes ennemies n'étant pas à une portée de canon. On arrêta qu'un chirurgien major, un aide major, dix sous-aides et un pharmacien resteraient pour soigner les blessés et que leurs noms seraient tirés au sort.

Cela se passait au quartier général. J'étais pour le moment occupée à l'ambulance. On tira pour moi. Ce fut un des douze billets noirs.

Six semaines auparavant, en pleine paix, Mançanarez et à la Caroline, le peuple s'était porté sur des hôpitaux pleins de blessés français et y avait lâchement tout égorgé : malades, chirurgiens et infirmiers. Ce souvenir était présent aux blessés et aux chirurgiens de Baylen.

Lorsque, instruit de la capitulation et de l'article qui nous concernait, j'arrivai au quartier général, je trouvai ceux de mes camarades, désignés par le sort, dans une triste disposition d'esprit et se lamentant : " On nous sacrifie, nous sommes perdus. "

Je pris congé de quelques amis ; je reçus mon ordre signé du chirurgien en chef et je repartis pour l'ambulance. J'avoue que j'avais le cœur oppressé, je me rendais à une mort presque certaine, et quelle mort ! Tout ceux des blessés qui purent se traîner, eurent hâte de quitter l'ambulance ; les autres furent établis dans la cour de la ferme. Un poste espagnol occupa le très petit bâtiment.

Assis en dehors, l'œil fixé sur le chemin, j'attendis les collègues qui devaient venir partager avec moi la périlleuse tâche. Personne ne se présenta. La division avait commencé à se mettre en route ; le chirurgien en chef passe à cheval ; je lui expose que je suis seul à mon poste et que, malgré mon bon vouloir, il me sera impossible, à moi seul, d'être utile à ce grand nombre de blessés. J'ai à peine du linge dans les caissons, les médicaments sont épuisés ; j'assisterai, sans les armes de ma profession, à l'agonie de ces malheureux. Moi, plein de vie, je suis lié à des demi-cadavres sans aucun moyen de les sauver.

Le chirurgien en chef constate l'absence de toute personne en état de m'aider, le manque complet de médicaments et il termine par me dire avec l'accent des la douleur : " Je vous laisse libre de faire ce que vous voudrez. " Sur quoi, il part.

N'étant plus, dès lors engagé par aucun ordre de service, je me dispose à le suivre. Néanmoins, je veux auparavant exposer à des officiers blessés la situation telle qu'elle est, et que, si je pars, c'est uniquement parce que je ne vois aucun moyen de les secourir.

Entré dans la cour de la ferme, le spectacle de ces malheureux qui gisent, couverts de sang, dans la poussière, leurs cris de souffrance et de désespoir m'ôtent tout à coup la force de déclarer ma résolution. Une rougeur me monte au front, j'oublie la France que la division va revoir alors [l'auteur le croyait alors], tandis que je serai prisonnier et que mon avancement sera perdu. Je me dis : l'honneur est de rester ici.

J'avais à soigner cinq cents blessés. Dénué de tous médicaments, j'arrosai toutes les plaies, celles d'armes à feu comme les autres, avec de l'eau pure. Je continuai mes pansements de cette façon pendant vingt et un jours que nous restâmes, depuis le 19 juin au 10 juillet, sous un ciel brûlant, ayant la terre pour lit et pour tout ombrage, les faibles rameaux de quelques oliviers.
Comme il m'aurait été impossible de panser seul cinq cents blessés dans la journée, j'en avais fait trois sections ; j'en pansais une chaque jour ; les malades des deux autres se pansaient eux-mêmes. Nous avions quelque peu de linge et, pour unique aliment du riz. Un soldat, du nom de Joseph, avait conservé un peu l'usage de ses jambes : je l'élevai aux fonctions d'aide.

La situation était terrible. Chaque nuit, nous entendions les paysans armés rôder autour de nous, alléchés qu'ils étaient par l'espoir du butin, et chaque nuit, nous nous attendions à être assassinés. Le poste qui nous gardait se composait en tout de dix-huit hommes du régiment d'Afrique commandés par le lieutenant Vincente. Sa conduite fut au-dessus de tout éloge. Malheureusement, je n'en puis dire autant de celle d'un proto-médico (chef des trois services : médecine, chirurgie, pharmacie) et d'un prêtre de Baylen, qui eurent le triste courage de venir nous visiter, non pour nous secourir et nous exhorter, mais pour nous accabler d'injures et de malédictions.

Et pourtant, dans ces circonstances des plus défavorables que l'on puisse imaginer pour une cure, sept ou huit plaies seulement se gangrenèrent et je n'eus que deux tétanos. Je perdis en tout trente-deux hommes. "

Les marins, avec la Garde de Paris, faisaient partie de cette première division commandée par le Général Bardou d'Escourières et intégrée au 2ème Corps d'Observation de la Gironde dont le Général en chef était le Général Dupont de l'Etang. Les marins, sous les ordres du capitaine de vaisseau Daugier, totalisaient 4 équipages (ou compagnies). Cette terrible bataille livrée dans la chaleur accablante de l'Andalousie vit les français lancer de vains assauts contre les lignes espagnoles. Vers 14 heures (les hostilités ont débuté au petit matin), tentant le tout pour tout, le général Dupont prit la tête des marins de la Garde et tenta un dernier assaut. A cheval, son état-major derrière lui, il emmèna ses hommes au combat. Il fut finalement repoussé. Une dernière fois, il relança l'attaque mais les trois lignes espagnoles offraient une résistance insurmontable. La capitulation était inévitable.

ET LES FIGURINES ? ...

Mon armée impériale comporte un bataillon de 4 équipages. J'ai choisi des figurines Old Glory 28mm pour leur dynamisme dans la position. J'avais envie d'avoir un bataillon représentant les marins lors de ces fameux assauts de Baïlen.

Ce bataillon comporte un porte fanion. Bucquoy, dans son volume consacré à la Garde impériale, s'interroge sur l'existence d'un drapeau des marins de la Garde. Son illustration s'appuie sur plusieurs sources : Le manuscrit du Bourgeois de Hambourg, un dessin de Hendschell et une illustration de Knotel (celui-ci s'étant inspiré du précedant). Pour ma part, j'ai scanné le fanion se trouvant dans "Soldats et Officiers de la Garde Impériale" de André Jouineau que j'ai ensuite retouché à la peinture (c'est une technique que je vous recommande pour les drapeau un peu complexe (ici la difficulté venait des abeilles).




Trêve de bavardage. Voici les figurines :

Merci pour votre passage et vos commentaires.

Philippe

 

 

 

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18 mai 2008 7 18 /05 /mai /2008 20:49
    Entre l'herbe à tondre, une barrière à finir et un bac à sable à faire pour les enfants, le week-end est vite passé... Je n'ai pas eu le temps de peindre ni de bloguer... Un peu de patience... Passez regulièrement (ou inscrivez-vous à la newsletter) pour voir s'il n'y a pas un nouvel article.
A très bientôt.
Philippe

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:31
Puisqu'Alain a lancé le sujet de la guerre civile au cinéma, je m'y engouffre. Je vous conseille vivement de voir "Fiesta" de Pierre Boutron. Jean-Louis Trintignant y est excellent (cynique à souhait ! ). Plutôt qu'un long discours, je préfère vous mettre en lien la fiche descriptive de la chaîne Arte et la bande annonce.

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:22
Alain nous signalait dans un de ses derniers commentaires le rediffusion de "Pour qui sonne le glas". Je ne résiste pas au plaisir de vous mettre une vidéo (un peu particulière...) qui vous permettra d'en découvrir quelques scènes. Je ne vous en dit pas plus. Place aux images !


BON FILM !



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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 12:24
    Au départ, il ne me semblait pas utile de mettre sur mon blog un historique de ce conflit. Mon objectif premier était surtout de parler figurines et maquettes mais mes derniers articles ont amené quelques questions de notre ami (par blog interposé...) Patrice auxquelles je vais tenter aujourd'hui d'apporter des réponses aussi claires que possible.
    Avant de commencer, je tiens à mettre en garde celui qui voudrait se documenter sur la guerre civile espagnole par le biais d'internet : les sites consacrés à ce sujet sont nombreux mais beaucoup présentent des points de vue très partisans. Cela va des "nostalgiques" du franquisme aux anciens combattants républicains (qui racontent souvent "leur" guerre et exposent "leur" vision) en passant par des anarchistes (nostalgiques eux aussi...) qui -bien que n'ayant pas vécu le conflit - font plus oeuvre de propagande que d'histoire.
    Ayant fait des études d'histoire, j'ai donc décidé de baser cet article sur des ouvrages d'historiens et de croiser les sources. Cela me permettra ainsi d'avoir une vision la plus objective possible (les historiens n'en sont pas moins des hommes et il leur arrive parfois de se laisser emporter par leurs passions... mais cela reste rare).
    Je commencerai donc cet article en vous présentant quelques livres que je vous invite à consulter si vous désirez approfondir le sujet. Mon but n'est pas de dresser une bibliographie exhaustive mais de vous fournir, éventuellement, quelques pistes de lecture.
    Ayant fait mes études à Toulouse, Bartolomé Bennassar est un historien que je lis toujours avec grand plaisir. Spécialiste, au départ, de l'Espagne des XVIème-XVIIIème siècles, ses derniers travaux l'ont amené, avec bonheur,  à s'intéresser à Franco et à la guerre civile. L'histoire des Espagnols qu'il a dirigé figure encore en bonne place dans les bibliographies données aux étudiants. Ouvrage abordant toutes les grandes périodes de ce pays, il consacre un chapitre à la guerre civile. Plus spécifique, la guerre d'Espagne et ses lendemains évoque tous les aspects du conflit (politiques, militaires, humains) et ses conséquences. D'autres auteurs se sont penchés sur la question. Je n'en citerai que trois : Guy Hermet, un autre français, auteur de "La guerre d'Espagne", Hugh Thomas, un historien anglais ayant écrit un ouvrage du même titre que celui cité précédemment et enfin Gabriele Razato, universitaire italien, qui n'a pas cherché l'originalité en intitulant son petit livre "la guerre d'Espagne"...  Tous ces ouvrages se trouvent facilement sur internet.
J'ai utilisé un dernier livre de la collection "Chroniques de l'Histoire, 20ème" : Francisco Franco qui propose de suivre Franco "au jour le jour" et offre ainsi une chronologie assez complète de cette guerre.

    Commençons donc...
    L'Espagne voit la naissance de la République en 1931 après un début de siècle marqué par une monarchie agonisante s'en remettant à la force des militaires. C'est déjà un événement mais l'élément clé va être la victoire aux élections de 1936 du Frente Popular (Front populaire) constitué par les forces de gauches.

    De nombreux officiers ne cachent pas leur hostilité à cette nouvelle république. Aussi le gouvernement juge-t-il plus prudent d'en éloigner certains de Madrid dont le Général Mola qui sera l'âme du complot à venir mais aussi un certain Francisco Franco Bahamonte qui sera envoyé aux Canaries. Le signal du golpe (du coup d'état) sera donné par la garnison militaire du Maroc le 17 juillet 1936. Pour les "rebelles", ce coup d'état entame une lutte à mort contre les "Rouges".  En métropole, le soulèvement est un échec : les principales villes du pays, les régions industrialisées (Catalogne, Pays Basque, Malaga) demeurent aux mains de la République. Comment les nacionales ont ils fait pour prendre le dessus ?  Il faut d'abord savoir que parmi les militaires beaucoup d'officiers expérimentés sont passés dans le camps des mutins. Les zones rurales sont hostiles à la République et à ses politiques athés et anti-cléricaux. En Navarre, les carlistes, catholiques traditionalistes, se rallient aux mutins ; ils constituent une troupe de 30 000 hommes expérimentés. Dans tous le pays, les Falangistas (mouvement d'extrême droite) s'engagent dans la lutte contre la République.

    Mais ce qui va faire basculer le conflit c'est l'arrivée en métropole des troupes stationnées au Maroc. Ce transfert n'a pu se faire par mer car la marine est restée fidèle à la République. Le transport de troupe se fera donc par les airs à bord d'avions fournis par l'Allemagne nazie et l'Italie mussolienne. Hitler avait en effet accueilli le 25 juillet 1936 une délégation "nationaliste" et avait décidé alors de soutenir leur action. Mussolini n'avait pas voulu être en reste. On voit comment le conflit a commencé à dépasser les frontières espagnoles. L'Armée d'Afrique composée de  troupes de la légion (le Tercio) et de troupes  "indigènes" (les regulares) constituait, à l'époque, le fer de lance de l'armée espagnole.  Elle est placée sous le commandement du général Franco.


   




La République
dispose de troupes régulières restées fidèles mais aussi de milices communistes, anarchistes, trotskystes... qui se montreront parfois difficiles à encadrer. Certaines milices votent avant de monter au front...

    






   


    Les pays d'Europe décident d'adopter une politique commune de neutralité afin de ménager la fragile paix sur le continent. Seule l'URSS envoie du matériel à la République espagnole (en échange de son or...).

   
Cette guerre fascine la jeunesse d'Europe et surtout ceux de sensibilité de "gauche". Beaucoup d'entre eux décident de passer clandestinement en Espagne pour aller défendre la République menacée. Le mouvement se structure ; c'est ainsi que naissent les Brigades internationales. On trouve  dans leur rang des Français, des Anglais, des Polonais, des Russes,  des Tchèques, des Roumains mais aussi des Américains.                                                                                                                                        

    Ainsi cette guerre devient-elle une répétition générale... L'Allemagne envoie la tristement célèbre "Légion Condor" et l'Italie fournit aux nacionales un contingent. Des panzers I  affronteront les chars soviétiques T26.  L'Espagne se transforme en laboratoire. 
Le bombardement de Guernica vu par Pablo Picasso
(A un officier Allemand qui demandait à Picasso "C'est vous qui avez fait ça ? ", celui -ci lui répondit : "Non, c'est vous. ...")

    Ce conflit durera trois longues années faites d'atrocités commises par les deux camps et il débouchera sur la prise de pouvoir par le Généralissime Franco "el Caudillo" pour trente ans.



Au départ, rien ne destinait Franco a prendre la tête du Mouvement. Mais la baraka en a décidé autrement : au départ, le général Sanjurjo, surnommé le "Lion du Rif", devait être le chef du soulèvement mais il mourut dans un accident d'avion en quittant le Portugal pour se rendre à Burgos et prendre la tête de la rébellion.  Seul Mola pouvait empêcher Franco d'être le successeur de Sanjurjo mais le 1er octobre 1936, la junte militaire lui accorde tous les pouvoirs.






J'espère que ce bref résumé permettra à ceux qui le souhaitent de mieux comprendre cette guerre. Je n'ai pas placé de chronologie afin d'éviter de surcharger cet article.

Philippe

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